Jeanne Londiche

Indépendante spécialisée en recrutement PHP

jeanne@jlrecrutement.comT. 06 49 35 64 30

J’arrête le recrutement propriétaire,
je passe à l’open source !

Pierre nous explique ses différents "outs".

Phénomènes parfois difficiles à identifier, les "outs", comme je les appelle, peuvent toucher toutes personnes sans distinction, même si certains pensent le contraire.

En voici mes définitions :

- Le brown-out : laisse le collaborateur totalement démotivé et désengagé.
- Le bore-out : épuisement du collaborateur par l'ennui.
- Le burn-out : perte de l'énergie du collaborateur à cause de la pression et de l'amplitude des tâches à accomplir.

Brown-out

Le brown-out arrive par exemple lorsque la mission qui vous est attribuée ne revêt aucun intérêt technique et/ou fonctionnel. Vous n'éprouvez aucune motivation à l'accomplir.

Cela peut aussi arriver si vos managers cherchent à gérer les 2 autres "outs" sans considérer vos souhaits professionnels. Mal connu on passe souvent à côté car incapable de l'identifier.

Confronté à ce mal-être, je ne me sentais plus à ma place dans mon entreprise et j'avais donc commencé à revoir mes priorités et intérêts. L'ikigaï m'a aidé à me réorienter.

Changer de métier, de filière etc ... peut être une solution.

Le Bore-out

Le bore-out, je n'y ai jamais été confronté personnellement. Mais j'ai bien connu des développeurs qui l'ont subi de plein fouet. Comment peut-on s'ennuyer ? Facile, des tâches assez simples, pour ce dev' expérimenté, se faisaient en quelques heures/minutes, le laissant sans autres actions à mener dans sa journée.

L'environnement technique clôt, il ne pouvait accéder au web, faire de la veille, tester de nouvelles choses, etc ... Aucun manager pour lui donner de l'activité et des remarques du genre "te plaint pas t'es payé 35h pour en bosser 10" ... Et croyez-le ou non, ça peut devenir grave et entraîner des troubles. Celui-ci, lors d'un apéro en famille, on lui fait remarquer qu'il pleure : "Ah oui ! Je ne comprends pas pourquoi !"

Il n'était même plus conscient de son état émotionnel.

Le Burn-out

Un jour j'ai reçu un coup de fil de l'amie d'un collègue pour savoir ce qu'elle devait faire car il avait essayé de se jeter par la fenêtre ; voilà comment j'ai été confronté au burn-out.

J'ai appris que ça pouvait entrainer fatigue passagère, lente dépression, AVC, accident cardio-vasculaire, décompensation soudaine ... Pour ce collaborateur la direction n'a pas voulu en entendre parler : "On est pas responsable des soucis de sa vie privée !" . Parce que c'est bien connu, on n'a jamais de soucis au boulot.

Il se porte bien, il fait un autre boulot où il s'épanouit maintenant.

Pour comprendre ce fléau j'ai fait beaucoup d'introspection et j'ai beaucoup discuté avec mes collègues. J'en ai ressorti que même si notre direction était vigilante sur le sujet, la compréhension des arcanes de nos métiers par les clients, les commerciaux, les RH ,mes managers etc ... était indispensable à la prévention du burn-out.

Il suffit de voir comment on travaille, notamment l'organisation de celui-ci, pour se rendre compte de l'incompréhension des non-techniques face à la réalité de nos métiers.

Exemples :

• Le client X décide de la façon dont on va travailler (techno, organisation des équipes, etc ...). Je ne pense pas qu'il va dire, lors de l'ablation des amygdales de son enfant, comment le chirurgien et les infirmières doivent bosser.

• Le client X baisse les estimations, le développeur devra donc faire l'impasse sur certaines choses, au risque de livrer des bogues, failles ou autres erreurs. Donc il se fait réprimander. Il est tenu responsable que son avis technique n'ait pas été pris en compte. Autant reprocher à EDF le décès de Claude François !

• Pour pouvoir s'améliorer dans nos métiers qui évoluent très vite, il nous faut donc faire beaucoup de veille. Mais le temps de travail est réservé à la productivité, donc c'est à faire chez nous. C'est vrai qu'un chirurgien s'entraîne sur sa famille le soir pour savoir faire des opérations : "Chéri, te cache pas, c'est ce soir que je m'entraîne à la vasectomie"

• Le saviez-vous : lors de certains entretiens, on vous demande votre compte github ... si vous n'en avez pas c'est que vous aimez pas développer ; sous-entendu vous ne travaillez pas en dehors du travail ?

Beaucoup de choses peuvent se cumuler en fonction de son travail ; et le pire c'est que les devs sont complices malgré eux ! Par exemple, quand un dev, pour tenir les délais, travaille soir et week-end.

Mon ancien patron avait remarqué que les délais avaient été tenus. Il en a déduit que les anciens devs surchargeaient les estimations. Il réduisait donc toutes les estimations qui lui étaient faites. Finalement, la pression sur chaque devs a été plus grande.

Elephant